Galerie de Multiples presents SHORT CUTS
w/ Lewis Baltz, Laura Brunellière, Marcelline Delbecq, Anders Edström,
Amy Granat, Cédrick Eymenier, Isabell Heimerdinger, Christophe Herreros,
Alix Lambert, Robert Longo, Jack Pierson
“Un soir que j’étais dans ma chambre, j’ai entendu un bruit dans le couloir.”
Raymond Carver, Le bout des doigts, in Les trois roses jaunes
C’est le Porte-bonheur de Laura Brunellière, peut-être, qui le premier nous inspira l’idée d’une exposition sur la narration. Et peu à peu les photographies de Jack Pierson, d’Anders Edström, de Cédrick Eymenier... nous apparurent, elles aussi, comme une suite de péludes propre à déclencher d’infinies partitions. Notre mission se précisait, réunir une série d’œuvres dont la puissance d’évocation suggérait un hors-champs, extraordinaire ou banal, mais toujours destiné à nous rester secret.
L’esprit, souvent, s’agace de l’inconnu (il aime les découvertes, comme autant de victoires sur l’ignorance) et n’hésite pas à inventer ce que l’artiste lui tient caché.
Le sujet de l’exposition devenait cette latence même, cette terra incognita qu’il appartenait à chaque imagination d’explorer mais qui ne tient, n’existe, que par la présence d’œuvres inaltérables. Sourdes à la suggestion, elles sont garantes de l’authenticité de l’événement qui les a fait naître sans rien trahir de son mystère.
Il nous fallait opérer un retrait, accepter que les différents liens possibles entre les œuvres nous apparaissent, mais nous échappent dans leur cause et dans leur conséquence.
Short Cuts n’est donc pas une exposition narrative - qui enfilerait les œuvres dans le fil d’un script impérieux - mais une théorie d’œuvres qui chacune saisit les prémices d’un récit et qui, réunies, multiplient les trames narratives possibles.
Short Cuts, un lointain souvenir du film de Robert Altman et l’évocation joyeuse de Raymond Carver.
Short Cuts est aussi pour nous une façon de sortir des balises et de s’autoriser un raccourci audacieux : Il en va de la création comme de la narration, c’est l’inconnu, l’irrévélé, l’immaîtrisé qui les provoquent et les inspirent. Quand l’art resplendit dans la répétition d’un geste parfaitement maitrisé, la création en a totalement disparu.
Du 8 septembre au 13 octobre 2012
Galerie de Multiples
17, rue Saint-Gilles 75003 Paris +33(0)1 48 87 21 77
Du mardi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous
galeriedemultiples@wanadoo.fr